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Vous partez !

Ni adieux, ni au-revoir...

Mais à très bientôt...


Michel

  

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© Michel DAUPHIN

Avertissement

Bienvenue sur le site de Michel Dauphin

L'enfant blanc, l'enfant noir ont tous deux le sang rouge.

DENIS


Il me revient de parler de toi ! Aussi le ferai-je à ma façon.

Ce n’est pas facile de le faire, de retracer une carrière comme la tienne, parler de toi et de ce qui t’entoure depuis plusieurs années.

Ce n’est pas une question de longueur mais juste une question d’intensité. Car pour ma part il est difficile de séparer les sentiments qui découlent d’idées, d’activités partagées et une véritable amitié liées pendant quelques années.


Denis,

Tu es né le 9 mars 1950 à Nîmes.

Après l’obtention de ton certificat d’étude primaire (mention très bien) puis de ton C.A.P., tu va chercher du boulot et tu rentre à l’école de métier de Soisson. Ce jour là fut un jour assez marquant pour toi :

Tu avais 17 ans à l’époque, tu t’es présenté à l’école à 17 heure le 17 octobre 1967 pour faire partie de la 17eme promotion…

Et si l’on calcul bien, aujourd’hui, cela fait, à deux jour près, 34 ans soit 2 fois 17 ans que tu fais partie des Industries Electrique et Gazière.


A mon avis tu as quelques chances au loto si tu joue le numéro 17…


A Soissons tu as l’occasion de fréquenter quelques souterrains pendant des nuits mémorables, et dans le même temps, formé par des agents d’EDF et de GDF, tu t‘es imprégné de la notion de service public et des valeurs qui s’y rattachent.

C’est là que tu as découvert le statut du personnel que tu as su défendre en maintes circonstances.


Cette formation axée à la fois autour des gestes techniques et des valeurs portées par la nationalisation et le service Public ont sans doute été un des motifs de la fermeture des écoles de métier.


De souterrains en salles de classe, tu sors de l’école de Soissons pour ta première affectation à la subdivision de St Etienne urbain en tant que monteur électricien en 1969.


Eh oui ! Mesdames et messieurs, Denis a commencé dans un centre de distribution sur du 220 Volts.


C’est également à ton embauche que tu signes ton engagement syndical à la CGT.


Appelé sous les drapeaux en 1971 tu réintègres la sub. En 1972 ou tu évolueras successivement dans les postes d’agent d’intervention, agent mixte (puisque pendant 2 ans tu seras au gaz), puis agent d’exploitation ou tu découvres le 20 000 Volts avec tes premières astreintes.

C’est dans cette période que tu apprécies toutes les valeurs du service Public en lien direct avec les usagers et confronté à leurs difficultés.

A cette époque, loin de l’euro, loin du dogme du marché, loin de la concurrence, le kWh était déjà considéré comme cher et pourtant c’était le plus bas d’Europe.

On ne nous parlait pas de productivité ni de réduction des coûts, on nous apprenait à satisfaire l’usager 24h/24 en prenant en compte l’être humain, ses difficultés et non l’épaisseur de son portefeuille.


Tu as failli ne pas venir au transport, en effet plusieurs fois tu as postulé, initié au TST (En 1970 à la distribution tu étais un précurseur des Travaux Sous Tension) tu as voulu intégrer une de ces équipes toutes nouvelles opérant en technique TST ; ta candidature ne fut pas retenue, non pas en raison de tes compétences, mais à l’époque la direction se méfiait des gens qui étaient trop mobile, car à ses yeux cela nuisait à la pérennité des services et au maintient des compétences qui est, il faut le dire, une des richesses du service Public.


Malgré tout en 1978 tu franchis la marche, décidé à voir la haute tension, tu rejoins le 63 000, le 225 000 et même le 400 000 Volts avec la grande famille du transport au CRTT Alpes. D’abord au Sous-Groupe Lyonnais au poste de la Mouche puis au Sous-Groupe Auvergne à Clermont-Ferrand, toujours en tant qu’exploitant.


A cette époque tu siégeais déjà en tant que représentant du personnel à la commission secondaire.


C’est en 1988 que tu arrive à Grenoble en tant qu’agent du Contrôle électrique au Sous-Groupe Dauphiné.


Un cadre connaissant ton parcours syndical te faisait la morale en t’accueillant, souhaitant que tu mettes en veilleuse ton engagement…


Je dois dire, Denis, que c’est mal te connaître, tu as une certaine rectitude : la même qu’un arbre droit qui ne plie pas à de telles exigences. Tu n’as pas mis tes idées dans la poche. Aussi, c’est avec confiance que le personnel te confie un mandat au Sous-Comité mixte à la production.


Tu subis comme beaucoup la réforme de structure de 1992 que tu combats car celle-ci remet en cause les principes de l’entreprise nationalisée en tournant résolument le dos aux valeurs du service Public en mettant en avant le clientélisme, c’est à dire celui qui peut payer au détriment de la notion d’usager celui qui exprime un besoin pour une énergie aujourd’hui considérée comme vitale.


En 1995, comme beaucoup de salariés, tu participes et à un niveau le plus responsable au mouvement de grève s’opposant au plan des réformes de retraite de Juppé.

Je me rappelle cette époque ou pendant un mois pour échapper au vilain chasseur, nous nous transformions en lièvres bondissants !

C’est aussi à cette occasion que nous avons découvert tes talents de chanteur peu connu.


Dans cette période passée au Contrôle Electrique, nous avons découvert un technicien particulièrement compétent, travailleur, menant jusqu’au bout les dossiers les plus complexes. Tu as toujours eu le souci d’une bonne préparation  dans ton travail.

Un souci du détail qui t’interdisait de partir sur un chantier sans avoir répondu à cette question :

« Bon ! Où c’est qu’on mange à midi ? »


Le rangement, désordonné, de ton bureau nous a toujours impressionnés. Mais sans doute était-ce là le reflet de tes activités multiples et débordantes ; car outre le fait d’être devenu l’expert contrôleur en chef du comptage et un délégué du personnel, tu t’es investi dans le milieu sportif et associatif.


C’est à 40 ans que tu as débuté sur des skis, au sein de Grenoble Energie Sports et de sa section ski où tu es devenu l’égal de Jean Claude Killy. Il convient de rendre hommage ici à Jean Pierre Viande et Lionel Martin-Bellet qui ont eu la lourde tache de t’apprendre à glisser sur des pentes de plus en plus raides.

Attiré par l’aspect social du développement du sport pour tous, initié par la CMCAS de Grenoble, c’est naturellement que tu prends ta place au bureau de la section ski ou tu es en charge de l’animation, toujours prêt à organiser des bons coups, la fête, le loto, les soirées murson accompagné d’un coup de St Joseph.


Ta passion pour la montagne t’a également poussé vers les Jarrets d’Acier. Cette association est un pilier de la montagne grenobloise, âgée de plus de 80 ans ; tu y as trouvé un cadre familial et dynamique, impulsé de manière bénévole par sa Présidente Mm Pillar Linard et son vice Président Jean Claude Chaudet qui est une figure bien connue au GET Dauphiné.

Au sein des Jarrets d’Aciers tu participe bénévolement à l’amélioration du refuge de l’Alpes du Pin à St Christophe en Oisans. Car en plus Denis tu as des talents de bricoleur !


Eh oui ! Denis aime la bricole …


Et tu m’as dit que tu bricolais pour les très très bonnes copines, pas trop souvent, mais surtout pour la tuyauterie…


Je crois même savoir que tu as retapé un vieux vélo pour faire quelques boucles sur le département.


Denis,

tout le monde te connaît, tu es toujours bon vivant, abordant chaque jour un large sourire, toujours à te soucier des autres et à lever un verre à leur santé.

Homme de masse, populaire tu as toujours été présent dans les combats contre tous ceux qui s’attaquent aux intérêts du personnel des industries électrique et gazière.

Tu as toujours refusé l’immobilisme et tu préfères côtoyer ceux qui s’engagent pour leurs idées plutôt que ceux qui restent silencieux, immobile.


En tant que représentant du personnel en commission secondaire tu as assumé ce mandat avec succès, en harmonie avec tes idées, tes valeurs et la défense des intérêts collectif et individuel des salariés. Tu l’as fait avec cordialité et avec une chaleureuse fraternité.


Cher Denis

Je peux dire que tu représentes un militant de la CGT dans toutes ses dimensions, à la fois simple et généreux. Un militant tel qu’il est dans l’entreprise ou dans le milieu social et associatif, soucieux du travail collectif et se donnant la peine d’acquérir les compétences nécessaires dans tous les domaines qui te sont confiés.

Certes tu  n’as pas eu le droit aux grands titres dans les journaux, notamment ceux hostile à la CGT. Mais dans la CGT, parmi nos militants, nos adhérents, parmi les salariés qui font confiance à la CGT, ta présence, ton apport ont été profondément ressentis.


Denis,

Tu as décidé de te mettre en inactivité de service, tel est le terme usuel exprimé par le statut national du personnel des industries électrique et gazière et je voudrais préciser, ici, à l’attention de tes invités que le régime spécial d’inactivité de service est un atout considérable pour tous les agents inactifs comme actif. Mais il est aussi une garantie d’efficacité sociale pour le service Public de l’électricité et du gaz. Dans nos industries pas de salarié à la retraite mais des agents déclarés inactifs, statutaires à part entière et percevant une pension prélevée notamment sur les richesses crées par notre travail.

Ce régime particulier représente aujourd’hui un véritable obstacle à la privatisation d’EDF et GDF.

N’oublions pas que chaque coup porté au régime général des retraites est un coup porté contre le notre et chaque recul dans nos avantages représente une ouverture pour des remises en cause plus globales.


Denis tu deviens inactif, tu profites des dispositifs de départs anticipés prévus dans l’accord de la réduction du temps de travail dans nos industries. Ce faisant nous te verrons moins au GET Dauphiné, cependant et naturellement tu as décidé de poursuivre ton activité militante au sein de la section syndicale de retraité ou je suis sur que nous pouvons compter sur toi.


Quoiqu’il en soit et avant que tu ne partes, je voudrais te rappeler car je sais que tu es un peu tête en l’air, que le 25 octobre tu dois être présent pour l'élection du conseil d’administration de la CMCAS de Grenoble. Nul ne doute que ton engagement syndical te porte à effectuer le choix judicieux que tu as longuement défendu et contribuer à améliorer.


Voilà, cher Denis,

Que ta modestie ne soit pas froissée par mes paroles, mais permets moi au nom de notre syndicat de te saluer, tu le mérites, comme le militant que tu as su être, que tu es, et comme l’ami et le camarade.


Denis je te souhaite une longue et heureuse inactivité de service !


Michel DAUPHIN

Pont de Claix le 19 octobre 2001

A l’occasion du pot de mise en inactivité de Denis Dupart.

Le Départ de Denis