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Vous partez !
Ni adieux, ni au-revoir...
Mais à très bientôt...
Michel
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© Michel DAUPHIN
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L'enfant blanc, l'enfant noir ont tous deux le sang rouge.
Agay
Ce matin l’air est calme, la mer lisse comme un miroir. Nous nous immergeons à proximité d’un récif affleurant à peine la surface dans un camaïeu de bleus et de verts, sans courant, eau limpide et oasis de vie, c’est le triplé gagnant d’Agay.
Passé le miroir de la surface, je retrouve le nectar bleu de la mer, les paillettes roses, rouges, oranges et vertes des étoiles de mer qui illuminent un peu partout les rochers sombres. Des labres magnifiques, aux parures nuptiales, couleurs arc en ciel, se promènent tels des paons majestueux à la recherche de leurs futures compagnes.
Un peu plus loin, dans les cavernes marines, je découvre une murène se faisant nettoyer les dents par une crevette. S'agit-il d’un nouveau mode de vie ou plus simplement suis-je à la station service de nettoyage.
Drôle de ménage, symbiose énigmatique où chacun y trouve son compte.
Le poulpe, présent lui aussi, n'apprécie guère que l'Homo Aquaticus vienne le sortir de son trou, un jet d'encre en est une manifestation évidente.
Paradoxalement, dans le jardin de Neptune, tout ici parait calme.
Quelques coups de palmes dans les tourbillons, une vrille au-dessus du tombant abrupte, une chute oblique, un plané nous amène une vingtaine de mètres plus bas.
Dans une incroyable luminosité nous nous retrouvons dans une forêt de gorgonnes palpitantes comme d’immenses toiles d’araignées. Elles s’élancent vers la surface à la fois si proche et si lointaine. Jeux d’ombres et de lumière dans un clair obscur d’azur telle une ambiance d’aurore boréale aux couleurs diffuses et irréelles
Cet immense théâtre apporte toujours son lot de découverte magnifique et son flot de surprise. Toujours devant la vie corallienne, ou encore devant la moue étonnée de quelques apogons.
Les failles avec leurs langoustes nous laissent imaginer les tons jaunes et subtils de la mayonnaise...(hum y a bon pour midi !)
Hélas, si les techniques de prélèvements sont bien au point celles-ci restent rigoureusement interdites.
Ca et là de splendides anémones en bouquet agitent leurs drôles de plumeaux comme pour dépoussiérer les eaux. Un peu plus loin mon oeil est attiré par la couleur blanche d’un gros doris ,nudibranche qui promène sont manteau ourlé de nacre sur un lit d’algues encroûtantes rouges.
Ici tout prête à la méditation : la lumière si pure et atténuée, la féerie des éventails géants aux dentelles roses qu’illuminent nos lampes, et l’azote... Mon timer me rappelle à l’ordre et m’intime d’abandonner la poésie et la quiétude de ces fonds pour rejoindre l’exubérance de la surface.
Il faut remonter faute de quoi je gagne un billet gratuit pour les profondeurs bleutées de la mer. Une lente ascension, le long de la paroi, me permet de retrouver au palier le fleuve de vie des castagnoles.
Michel DAUPHIN
le 25/05/1997